XIXe / Ajaccio – Hôtel de Ville & Musée Napoléonien

 

Coordonnées GPS : Altitude (données GPS) : ± 4 m. 

41.919377, 8.739015 ou 41°55'09.8"N 8°44'20.5"E

Adresse : Hôtel de Ville, Avenue Antoine Serafini, 20000 Ajaccio. Inscrit/Classé Monument Historique : Oui, Partiellement.

Le site

Il est situé en centre-ville près des ports, et est très animé l’été. Voir, si besoin, « Le stationnement à Ajaccio ».

 

Un peu d’histoire

L’Hôtel de Ville d’Ajaccio, construit entre 1824 et 1830 sous le règne de Charles X, se dresse sur une esplanade gagnée sur la mer. Conçu initialement par Alphonse de Gisors, son architecture a été revisitée par Barthélémy Maglioli, l’architecte de la ville d’Ajaccio. En 1889, Maglioli enrichit la façade d’un beffroi et d’une horloge, bien que ces travaux aient été retardés par l’effondrement de la voûte du salon d’honneur, rapidement reconstruite par la suite.

Le Musée Napoléonien occupe une partie de cet Hôtel de Ville.

Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par une statue de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, réalisée par l’artiste Bosio. Un peu plus loin, un tableau d’Yvon illustre Napoléon franchissant le col du Mont Saint-Bernard lors de la seconde campagne d’Italie en 1800. Contrairement aux représentations traditionnelles, il est montré sur un mulet, une version plus fidèle à la réalité qu’un cheval fougueux. Parmi les œuvres, on retrouve également des portraits de Letizia Bonaparte, mère de Napoléon, surnommée Madame Mère.

Les passionnés d’histoire seront séduits par la collection du premier étage, qui rassemble des documents, objets d’art et effets personnels ayant appartenu à la famille Bonaparte. On y trouve notamment une copie de l’acte de baptême de Napoléon, rédigé en italien et daté du 21 juillet 1771, dans la cathédrale d’Ajaccio.

Le musée abrite également des statues des membres de la famille impériale ainsi qu’une remarquable collection de médailles.

Hôtel de Ville & Musée Napoléonien, Ajaccio (août 2023).

Photo © François Fiette.

L’ensemble est installé dans le salon napoléonien, ancien salon d’apparat, et la salle des médailles, où s’étend une riche collection de portraits des Bonaparte appartenant au cardinal Fesch. Parmi eux, on peut admirer celui de Napoléon Ier lors de son sacre.

Deux portraits de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, issus des ateliers de Winterhalter, sont également mis en valeur. Attention toutefois : ce ne sont que des copies, les originaux ayant mystérieusement « disparu ». De même, le tableau de Gérard représentant Napoléon en tenue de sacre est une copie pour les mêmes raisons. Gérard, surnommé « le portraitiste des rois et le roi des portraitistes », a également immortalisé Joseph Bonaparte, roi d’Espagne.

Les sculptures du salon méritent également une attention particulière. L’impressionnante statue en marbre de Napoléon Ier, réalisée par Chaudet, aurait été embrassée par Madame Mère à Rome lorsqu’elle apprit la mort de l’Empereur. Une autre œuvre notable est la sculpture du cardinal Fesch, éminent collectionneur et amateur d’art, réalisée par Canova.

Ces collections ont été constituées grâce à divers legs, les plus marquants étant ceux du cardinal Fesch et du duc de Trévise. Malheureusement de nombreux objets ont disparu, notamment pendant les deux Guerres mondiales. La visite du salon d’apparat s’achève sur une note poignante avec le masque mortuaire de Napoléon Ier.

Le plafond du salon est décoré d’une fresque allégorique, restaurée en 1942 par l’artiste local Dominique Frassati. Les fresques originales, réalisées au XIXe siècle par le peintre ajaccien Jérôme Maglioli, père de l’architecte Barthélémy Maglioli, retracent l’épopée napoléonienne. Un spectaculaire lustre en cristal de Bohême, pesant une tonne, éclaire la pièce. Son installation a nécessité un renforcement du plafond. Cette œuvre, prêtée puis vendue par la Tchécoslovaquie en 1969 pour 20 000 Francs, a été acquise à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Napoléon.

Dans la salle des médailles, des vitrines protègent des objets précieux comme une miniature sertie de diamants, une tabatière en or, ou encore la dernière cuillère utilisée par Napoléon avant sa mort. La collection de médailles, illustrant les grands événements napoléoniens, a été enrichie par les dons de deux Danois, Tave et Toge Vognsgaard, ainsi que par un important legs du prince Jérôme-Napoléon en 1897.

Le mobilier Empire, légué par le cardinal Fesch, a été dispersé après son décès. Si une partie a été conservée ici, une autre a été vendue et s’est retrouvée, au fil du temps, aux États-Unis. Fait insolite : certains éléments de ce mobilier se trouvent aujourd’hui à la Maison-Blanche à Washington ! Seules les tentures diffèrent : celles en Corse sont rouges (d’origine), tandis que celles des États-Unis arborent une teinte dorée.

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